Dernier carré

Main gauche sur le cœur, et main droite sur les couilles, j’ai chialé.
A ma vie raccourcie, à mes bras rabougris, à celui que je ne serai plus, aux restes de mon monde déchu
Avec mon marteau, j’ai défoncé des crânes. Ici, c’est la putain de guerre !
Mon baroud d’honneur en défi à cet enfoiré qui toujours me nargue, « tic-tac, tic-tac, bientôt l’heure de la moisson ! »
Les mains dans les tripes, les couilles dans la gorge, j’ai hurlé.
Pas aujourd’hui, ni demain, ni jamais.
Rira bien qui rira le dernier sale empaffé. Bientôt viendra l’heure et je sortirai vainqueur du dernier carré.
Néant dans le cœur, le crépuscule teint le linceul.
Je pars.
Enfin la Paix.

« Ci-gît Ikelnos Peter, celui qu’on n’attendait pas, mais qui s’est toujours battu. »