Après la bataille

Je ne suis qu’ une ombre qui passe à travers les âges. On m’ appelle sorcier, car je parle aux morts.
Quand le sang abreuve les champs, quand les hallebardes ont festoyé des entrailles de vos enfants: je viens et je ramasse les cadavres.
Pleurez vos morts, chérissez-les. Vous ne les reverrez plus.
De nouveaux espoirs reviennent des limbes. Hier, c’était la bataille, et vous êtes morts en combattant pour vos terres.
Aujourd’ hui, seule la faim vous importe. Vos yeux vitreux, votre hargne.
Votre goût prononcé pour la chair de ceux qui vous ont vaincus jadis… Tout respire en vous la vengeance.
Je vous offre cette chance. Ne la gâchez pas dans l’ éternel repos.
Marchons mes enfants, marchons. Demain, le monde entier connaîtra votre nom.

Car vous êtes l’ armée des morts !