Petit matin sur le fleuve Itany

Petit matin sur le fleuve Itany
(Voyage chez les Indiens wayana en Guyane et Suriname)

De longs lambeaux de nuit s’attardent vainement
Sur le fleuve puissant, et des linceuls de brume
Flottent dessus les eaux s’ourlant de blanche écume
Quand aux rochers sournois s’accroche le courant.

Dans la grande forêt qui dormait posément,
Des chants d’oiseaux stridents et des frissons de plume
Célèbrent au jour neuf la vie où se rallume
Une aurore promise à un matin clément.

Vers l’est, où le soleil rosit le firmament,
La canopée flamboie, éclatant diamant,
Éphémère joyau que le présent consume.

C’est le moment béni des Dieux ! c’est le moment
Où les Indiens assis autour du feu qui fume,
Jettent un regard fier au flot qui les attend.

Alain Dicharry, Labenne, le 21 décembre 2014

Quel voyage flamboyant et inspirant, Alain ! Merci pour cette évasion qui nous transporte si joliment.

Merci Lydia, bonne journée.

On y est! Enfin, on a tellement envie d'y être! Ce petit matin est magnifique. Tes vers nous emportent loin et nous font aimer le fleuve Itany et les indiens Wayana... La photo est belle, mais tes mots sont plus parlant que toutes les images. Merci, Alain.

Merci cher voisin,

Il est vrai que se retrouver le seul blanc dans un village wayana n'est pas donné à tout le monde car un arrêté préfectoral interdit l'accès dans la zone amérindienne à toute personne hormis les forces de l'ordre, les enseignants et le corps médical.

J'ai pu m'y rendre car j'avais été invité par la cheffe du village de Kayodé que j'avais connue dans les Landes quand, avec d'autres Wayana, répondant à l'invitation d'une association caritative, elle était venue présentée un film sur les dégâts de l'orpaillage clandestin sur leur mode de vie et les méfaits du mercure utilisé par les chercheurs d'or pour amalgamer les poussières d'or.

J'ai vécu, mangé, dormi, pêché avec eux, mais j'ai pu observer de visu ce que je savais déjà.
Des communautés déchirées entre leurs traditions séculaires et le choc frontal trop rapide avec notre société de consommations générant une misère psychologique immense avec , en corolaire, l'alcoolisme, la drogue, et tous les mauvais côtés de notre monde, dit civilisé. Le taux de suicide chez les jeunes est 20 fois supérieur à la moyenne nationale française.

La République française, arguant le fait que la République est une et indivisible, ne reconnait pas les spécificités de ces communautés comme l'ont fait le Canada, le Brésil et la plupart des pays sud-américains. Et, ils se retrouvent, au fin fond de la forêt amazonienne soumis aux même règles qu'un citoyen de Métropole

Quelle chance pour toi d'avoir pu vivre cette expérience. Et quelle tristesse de voir comment on détruit ces peuples si beaux. La "civilisation", tu parles!