Les morts que l'on fait saigner// Paul Verlaine (1844-1896)

par Peterpiotr Mar 5 Juil - 9:53

Les morts que l’on fait saigner dans leur tombe
Se vengent toujours.
Ils ont leur manière, et plaignez qui tombe
Sous leurs grands coups sourds.
Mieux vaut n’avoir jamais connu la vie,
Mieux vaut la mort lente d’autres suivie,
Tant le temps est long, tant les coups sont lourds.

Les vivants qu’on fait pleurer comme on saigne
Se vengent parfois.
Ceux-là qu’ils ont pris, qu’un chacun les plaigne,
Pris entre leurs doigts.
Mieux vaut un ours et les jeux de sa patte,
Mieux vaut cent fois le chanvre et sa cravate,
Mieux vaut l’édredon d’Othello cent fois.

Ô toi, persécuteur, crains le vampire
Et crains l’étrangleur :
Leur jour de colère apparaîtra pire
Que toute douleur.
Tiens ton âme prête à ce jour ultime
Qui surprendra l’assassin comme un crime
Et fondra sur le vol comme un voleur.

par Lydia Dim 10 Juil - 15:27

Il n'a plus qu'à se tenir à carreau, le persécuteur ! On ne peut que s'incliner devant Mr Verlaine.

par Peterpiotr Dim 10 Juil - 15:53

Lydia a écrit:Il n'a plus qu'à se tenir à carreau, le persécuteur ! On ne peut que s'incliner devant Mr Verlaine.

Le persécuteur, figure "tutélaire" qui traverse l'Histoire Humaine Universelle. Quelques noms te viennent à l'esprit ?... Moi idem. Inutile de les nommer. Ils n'ont aucun besoin de pub.
Je n'ai découvert ce poème qu'en ouvrant un vieux recueil de poésies écrites par Verlaine, ça fait quelques jours. J'ai un tel bazar ici....Ma femme trouve que ça fait beaucoup...Chhuuttt ! lol!

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