Liberté Poétique.
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

La Grande Borde

2 participants

Aller en bas

La Grande Borde Empty La Grande Borde

Message par ibere64 Sam 4 Mai - 17:09

C’était une grande bâtisse isolée au milieu des champs de maïs dans le département des Landes. Paul et Marianne, la quarantaine décontractée, instituteurs dans le village distant de deux kilomètres y coulaient des jours heureux. Ils aimaient cette vie loin de tout, ce qui ne les empêchait nullement de mener une vie sociale riche en activités diverses et de fréquenter quelques couples amis vivant dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres. Bruno, leur fils unique âgé de seize ans vivait sa vie d’ado sans problèmes. Bien que d’un naturel solitaire, il rejoignait souvent, les jours de congés scolaires ou les week-ends sa petite bande de copains du village et de ses environs. Mais il aimait aussi la compagnie de ses parents et partageait avec son père le goût de la peinture. Ce dernier avait transformé une ancienne bergerie de pierres sèches en atelier, à une cinquantaine de mètres, à l’orée de la forêt de pins qui barrait l’horizon. Bruno n’était pas mauvais peintre mais son père excellait dans l’hyperréalisme et avait initié son fils à l’art du portrait. Il avait déjà exposé dans des galeries Bordelaises et son talent, que Bruno enviait était évident. Et puis, il y avait la forêt. Bruno allait souvent s’y balader pour faire, quelques centaines de mètres plus loin le tour de l’étang du Lucq et rêver en contemplant ses eaux calmes. Il aimait cet endroit oublié (il n’y avait jamais rencontré personne) et il s’y sentait comme au bout du monde. Les seuls voisins que possédaient Bruno et ses parents, une famille bordelaise composée d’un couple de professeurs de collège et de leur fille unique, avaient aménagé une ancienne grange en une belle résidence secondaire séparée de chez eux par une haute haie de touillas. Ils venaient y passer toutes les vacances scolaires et, au fil des ans, des relations amicales s’étaient nouées entre les deux familles.
Cette année là, l’année des seize ans de Bruno, les « Bordelais » s’en vinrent, comme ils en avaient pris l’habitude, passer l’été à la Grande Borde. Le lendemain de leur arrivée, Marianne et Paul les convièrent à dîner. A table, la bonne humeur régnait, les discussions allaient bon train. On avait placé Bruno à côté d’Elsa, la fille des voisins. Elle venait de faire 18 ans et il ne semblait pas exister à ses yeux. Les deux années qui les séparaient semblaient deux siècles et son silence, l’expression d’ennui infini qui émanait de son regard absent tranchaient avec l’animation ambiante… Lui ne cherchait pas à diminuer la distance qui les séparait. Il se contentait de l’observer à la dérobée.et, pour la première fois, la considérait autrement que comme une morveuse sans intérêt : Elle était devenue très belle, ses cheveux blonds tombaient en boucles sur ses épaules et ses yeux gris presque transparents le fascinaient… De toute la soirée ils n’échangèrent pas un mot. Il était clair qu’il n’existait pas, qu’il n’avait jamais existé pour elle, et, pour ce qui le concernait, malgré sa beauté qu’il ne pouvait nier, il l’avait rangée très vite dans la catégorie « pétasses sans intérêt ». Durant tout l’été, ils passeraient leur temps comme chaque année chacun sur une planète différente…
Les premiers jours se déroulèrent ainsi, en effet. Il vivait sa vie, elle la sienne. Il allait rejoindre ses copains au village, elle demeurait seule à la Grande Borde, dans le secret de la chambre que ses parents lui avaient aménagée à l’étage de l’ancienne grange, ou installée dans une chaise longue, lisant un livre en prenant le soleil en maillot de bain (il la devinait parfois  au travers de la haie qui séparait les deux jardins)…

Le temps passait lentement. Une chaleur écrasante faisait danser le macadam de la route qui menait au village et dans le lointain, la forêt semblait vibrer et onduler dans la lumière aveuglante de midi. Le soir, quand  le soleil avait disparu à l’horizon, un peu de fraicheur invitait à prendre l’apéritif à l’abri des canisses de la tonnelle. Elsa se taisait, absente comme à son habitude et indifférente à tout ce qui l’entourait.

Un jour, comme la chaleur lui pesait plus que de coutume, Bruno décida d’aller jusqu’au lac du Lucq. Il comptait s’y baigner comme il lui arrivait de le faire parfois quand la canicule lui devenait insupportable. Un peu après avoir passé l’atelier de son père, il pénétra dans la forêt odorante des pins et poursuivit son chemin, les tempes battantes, un peu ivre du feu qui brulait ses poumons, des larmes de sueur brouillant sa vue. Il lui fallut un quart d’heure d’une marche pénible dans les hautes fougères pour accéder enfin aux abords du lac. Mais à une vingtaine de mètres de la rive, il se figea soudain : aucun son, jamais, ne provenait de l’étang aux eaux immobiles. Pourtant, il entendait des bruits d’eau, comme des clapotis incongrus dans le silence bourdonnant de cette après-midi d’été : quelqu’un se baignait dans son lac ! Il s’accroupit derrière un épais buisson de genêts, curieux de découvrir l’intrus… Et il la vit.
Elle nageait un crawl parfait. Elle était magnifique. Nue. Au milieu de l’étang, elle fit une pause puis repris sa progression à la brasse jusqu’au centre du lac. Il voulut s’agenouiller, endolori par sa position inconfortable et fit craquer une branche. Elle s’immobilisa net, demeurant sur place, ne mouvant que ses bras pour maintenir son équilibre. Elle se tourna dans sa direction en fouillant la berge de son regard inquiet. Recroquevillé derrière sa fragile cachette végétale, il retint sa respiration, tremblant d’être vu… Les yeux d’Elsa se posèrent exactement là où il se trouvait. Il avait l’impression qu’elle allait entendre les battements de son cœur. Sans quitter des yeux le buisson derrière lequel il se tenait tapi, elle rejoignit la rive en une brasse silencieuse. Elle sortit de l’eau lentement. Terrorisé à l’idée d’être découvert, il ne pouvait cependant pas détacher ses yeux de la vision sublime qu’elle lui offrait sans le savoir. Elle demeura ainsi quelques instants, statue de chair mouillée, comme une biche aux abois. Après cette éternité pendant laquelle, tétanisé par la peur et infiniment troublé par le spectacle très érotique de sa nudité il crut mourir, semblant rassurée, elle fit volte-face et, après un plongeon parfait reprit son crawl dans la direction opposée à la sienne. Il en profita pour quitter sa planque avec mille précautions, rampant sous les hautes fougères, puis, désormais indifférent à la température infernale, prenant dès qu’il le put ses jambes à son cou, regagna la Grande Borde, chamboulé par son aventure et ne pouvant effacer l’image d’Elsa nue de son esprit…

Le soir même, ses parents convièrent leurs voisins à partager des grillades dans leur jardin. Les hommes s’affairaient autour du barbecue, les femmes disposaient la table sous le grand barnum blanc dressé à quelques pas de l’entrée de la maison. Assis dans un fauteuil de jardin, Bruno  rêvassait en se demandant si Elsa, invisible jusque là, allait les rejoindre. Il espérait presque qu’elle leur ferait faux bond, mais lorsque les grillades furent prêtes, l’apéritif servi et que son père l’eût appelée, elle parut, vêtue d’un short en jean et d’un tee-shirt blanc, genre « marcel » sous lequel dansait sa poitrine nue. Le garçon se sentit rougir jusqu’aux oreilles et il crut (mais peut-être n’était-ce qu’une idée…) voir fleurir un léger sourire narquois sur le beau visage de la jeune fille. La soirée se déroula dans la bonne humeur. Bruno fit son possible pour paraitre naturel mais il sentait en permanence les yeux d’Elsa posés sur lui, comme si elle cherchait à fouiller son esprit. il pensa : « et si elle m’avait vu ? « Si elle attendait la fin de la soirée pour me dénoncer à nos parents et me faire passer pour un voyeur pervers ? » On ne le croirait jamais s’il disait que seul le hasard l’avait amené à cette situation… La vérité, quoi… Mais non : Elle ne l’avait pas vue. Elle n’avait pas pu le voir…
A la fin du repas, son père lança : « dites, les enfants, allez chercher les verres à liqueur et la bouteille de manzana qui est au frigo dans la cuisine, vous serez gentils ! »
Elsa  lui jeta un regard étrange et il se leva sans un mot pour la suivre. Dans la cuisine, à l’abri des regards de leurs parents, elle sortit les verres et la bouteille, les posa sur la table et, brusquement, se collant contre lui et le plaquant violemment contre le mur, elle écrasa ses lèvres sur les siennes, poussant sa langue dans sa bouche tout en frottant sa main droite sur son sexe à travers son pantalon. Puis, le repoussant tout aussi brutalement elle souffla avec un mauvais sourire : « c’est ça que tu voulais, non ? » Puis, lui fourrant la bouteille entre les mains et prenant les verres dans les siennes, elle lui tourna le dos pour regagner le jardin. Il la suivit, les jambes en coton, incapable de prononcer la moindre parole…

Bruno vécut les jours suivant dans une grande confusion, n’osant pas bouger de la maison et du jardin, évitant même de s’approcher de la haie qui les séparait de leurs voisins de peur d’ apercevoir Elsa dans sa chaise longue. Pas question non plus de s’aventurer jusqu’au lac du Lucq malgré l’envie qui le tenaillait pourtant d’oser… Au tout début du mois d’août, ses parents convièrent leurs voisins pour un repas « plancha ». Ils étaient abrités du soleil sous la tonnelle, mais la chaleur de la mi-journée ajoutée au vin rosé auquel tous les convives (sauf Bruno qui tournait au coca) firent largement honneur entraina l’assemblée dans une joyeuse désinhibition. Elsa, une fois n’est pas coutume, n’était pas la dernière et semblait heureuse de participer à ce « lâcher-prise ». Les têtes tournaient, les rires fusaient joyeusement et Bruno  les observait, amusé. Mais l’espace d’une seconde, alors qu’il se baissait pour ramasser sa fourchette qu’il avait fait tomber il aperçut, sous la table où ils étaient assis côte à côte, la main de son père posée sur la cuisse nue d’Elsa et la main d’Elsa sur celle de son père. Il se redressa, incrédule et, profitant quelques instants plus tard d’un moment de fou-rire général dû à quelque plaisanterie graveleuse, il replongea brusquement sa tête sous la table, mais il ne vit alors rien d’anormal… Pourtant, il en était sûr, il n’avait pas rêvé. Alors, fixant toute son attention sur eux, il surprit à plusieurs reprises des regards, des sourires qui ne lui laissèrent aucun doute sur la complicité qui d’évidence les unissait. Pourtant rien, jamais, ne lui avait laissé penser qu’une telle chose fût possible. Ni sa mère, ni les parents d’Elsa ne semblaient avoir remarqué quoi que ce soit. Il en vint à se demander s’il ne se faisait pas des idées, mais un événement vint confirmer ses soupçons deux jours plus tard.

Les parents d’Elsa étaient partis avec sa mère à Bordeaux pour une journée shopping-balade restaurant. Son père avait dû annuler sa participation en raison d’un conseil municipal réuni d’urgence à propos d’un conflit survenu entre la municipalité du village et une entreprise de travaux publics. Elsa avait pour sa part décliné l’invitation de ses parents à  les accompagner, préférant rester tranquille pour lire et paresser au soleil. Quant à Bruno, il déclara avoir rendez-vous avec ses copains du village pour aller chez l’un d’eux fêter son anniversaire. Ceci n’était qu’un alibi : il avait pris la décision de rejoindre Elsa dès qu’ils seraient seuls, libérés de la présence de leurs parents. Obsédé par ce qu’il avait vu deux jours auparavant, il espérait découvrir ce qu’il en était vraiment. La voiture de leurs voisins disparue au bout du chemin, il dut attendre le départ de son père pour le village. Mais le temps passait et Paul allait et venait de la maison au jardin, du jardin à la maison et ne semblait pas vraiment pressé de partir. L’air de rien, levant la tête du bouquin qu’il faisait semblant de lire, le garçon lui demanda : « c’est quand ton rendez-vous, papa ? » Celui-ci répondit d’un air évasif : « Bientôt, bientôt… à propos, et toi, à quelle heure dois-tu rejoindre tes potes ? » Un peu bête, il bredouilla : « ben, je vais y aller, là.. » et se levant, il enfourcha son vélo appuyé contre un  arbre et, après un vague signe de la min, il prit à son tour le chemin en direction du village. Il n’alla pas bien loin et, après avoir attendu une vingtaine de minutes, fit demi-tour. A l’approche du portail, il continua à pied en faisant un détour, caché par la haie qui mène à la porte de derrière. Il pénétra sans bruit dans le cellier et, prenant mille précautions, parcourut toute la maison. Mais rien : elle était vide. Pourtant, par la fenêtre du salon, il pouvait voir la voiture de son père garée à sa place habituelle sous le grand platane. Alors, il décida d’aller jusqu’à la bergerie, l’atelier où son père aimait, comme lui, s’isoler pour peindre, à l’orée de la pinède. Il y parvint  sans encombres et, toujours en mode « commando », s’approcha de l’unique fenêtre, risquant prudemment un œil à l’intérieur. Il faillit tomber à la renverse. C’était comme si le monde s’écroulait autour de lui. Il demeura tétanisé par ce qu’il découvrait, et eut un mal fou à réprimer la nausée qui montait en lui : A travers la vitre sale il pouvait voir Elsa, nue, à genoux sur un fouillis de draps blancs, offrant son dos et la chute de ses reins à la vue de son père et tournant vers lui son visage souriant d’un air provocant, ses cheveux tombant en cascade sur ses épaules. Paul, debout derrière un chevalet, concentré sur son travail, faisait glisser avec précision son pinceau sur la toile, portant régulièrement le regard de son modèle au portrait qui prenait peu à peu forme sous son œil d’artiste. Quel salopard… Quelle salope… Pendant combien de temps Bruno resta là, hypnotisé par ce spectacle ahurissant ? Après une éternité, il vit son père se lever pour se diriger vers une machine à café. Elsa se dressa à son tour, quittant la pose, se dirigea lentement vers lui sans couvrir sa nudité, parfaitement à l’aise, et saisit la tasse qu’il lui tendait. Ils sirotèrent leur café tout en parlant tranquillement… Puis, Elsa l’enlaça. Ils échangèrent un long baiser et elle se laissa glisser lentement le long du corps de son amant tout en dégrafant son pantalon, puis, à genoux, le débarrassant de son caleçon…  Bruno tourna la tête et se rua à quelques mètres à l’intérieur de la forêt pour vomir. Il ne pensait plus, incapable de raisonner, le cerveau plein d’un bourdonnement lancinant, manquant d’air, haletant, le sang battant à ses tempes… Il courut comme un fou jusqu’au garage, arracha une grosse clé anglaise du tableau d’outils et regagna la bergerie à grands pas, titubant à demi. Ouvrant la porte à toute volée il les surprit, Elsa à cheval sur son père, amazone échevelée gémissant son plaisir, aveugle et sourde, n’ayant pas pris conscience de son irruption, tournant le dos à la porte. Paul la désarçonna brutalement. Elle roula sur le côté pendant qu’il se relevait précipitamment chemise ouverte, remontant maladroitement son pantalon. Bruno se jeta sur lui en hurlant, levant sa main armée de la lourde clé d’acier et ils tombèrent sur le plancher où ils roulèrent enlacés dans un combat désordonné et sauvage. Elsa, recroquevillée dans un angle sombre de la pièce, les yeux écarquillés, comme hypnotisée, suivait sans réaction le spectacle de ce père et de ce fils luttant dans une étreinte dont l’issue, elle le sentait, serait fatale…



                                                 

                                                           ******




Douze ans… C’est long, douze ans… J’aurais dû en faire trois de plus, mais avec le jeu des remises de peine pour bonne conduite, je retrouve la liberté aujourd’hui. Mais quelle liberté ? Quelle vie, désormais ? Pour un coup de folie, pour Elsa, j’ai tout perdu. Ça n’est pas de sa faute. Enfin, si, quand-même, un peu ! Elle a joué un jeu bien trouble, pervers même, se délectant de nous monter l’un contre l’autre. Mais je ne lui en veux pas, au fond. La faute nous revient et c’est la mort qui est venue ponctuer cette histoire terrible. Et cette mort, c’est bien moi qui l’ai donnée. Je n’ai aucune excuse. On a refermé ma cellule après que j’y ai jeté un dernier regard. Je suis le long couloir qui mène vers le dernier sas avant la sortie. On me remet les affaires dont on m’avait délesté le jour de mon incarcération. Le maton m’a escorté jusqu'à la lourde porte, l’a entrouverte  en me souhaitant bonne chance et je me suis retrouvé là, sur le trottoir, dans la lumière étincelante de ce beau jour d’été, clignant des yeux sans savoir où aller. C’est alors qu’une Tesla noire silencieuse (comme le monde a changé…), glissant lentement le long des immeubles de verre me faisant face s’est arrêtée à ma hauteur. La vitre, côté conducteur s’est abaissée lentement. Tu me souriais,  plus belle que jamais... Je me suis assis en silence. Nous nous sommes regardés longuement sans prononcer une parole et tu as démarré….

La Grande Borde est en ruines. Le lierre a dévoré la façade. Partout, la végétation s’est imposée, fissurant les murs et le toit s’est en partie effondré, à la suite de quelle tempête, quel orage ? La maison des voisins est toujours bien entretenue. Les parents d’Elsa n’y sont jamais revenus depuis le drame, et c’est leur fille qui a prit possession des lieux. Je ne sais pas de quoi elle vit. Quant à Marianne, son esprit broyé par les événements, elle finira sa vie dans un établissement psychiatrique loin d’ici. Mère, épouse, elle n’est plus rien de tout cela et, assassin de sa raison, je lui dois de ne plus jamais paraitre devant elle.
Elsa m’a entrainé dans la bergerie. Rien n’a changé. Tout est là, à la même place : le chevalet, les tableaux posés un peu partout sur le plancher appuyés contre les murs, l’odeur de peinture et d’huile térébenthine… Elle me prend par la main, me laisse devant le chevalet sur lequel est installée une toile vierge, se dévêt avec grâce et, nue, sublime, me tournant le dos, fait quelques pas et s’agenouille face au mur sur un drap blanc. Je ne pense plus. Je ne suis plus qu’un cœur qui bat la mesure d’un temps qui chavire et m’englouti en moi-même. Elsa tourne la tête doucement et plonge ses yeux dans les miens, un étrange sourire aux lèvres. Entre mes doigts, le pinceau caresse la toile. Je me sens bien. Nous n’avons pas encore échangé un mot. A ma droite, sur l’étagère, une lourde clé anglaise attend depuis douze ans…
ibere64
ibere64

Messages : 790
Date d'inscription : 29/07/2022
Localisation : Euzkadi

Errances aime ce message

Revenir en haut Aller en bas

La Grande Borde Empty Re: La Grande Borde

Message par Errances Mar 7 Mai - 0:21

Où nous entraînes-tu encore ? Wink

Errances

Messages : 1195
Date d'inscription : 01/08/2022
Localisation : Ouest fort fort lointain

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum