Nuit du sabbat

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Nuit du sabbat

La clairière s’anime en ce soir de sabbat
Quand au ciel incertain monte la lune rousse
Irisant les étangs léthéens, tout là-bas,
D’un miroir frissonnant que la brise détrousse.

Les sorcières en nombre attifées de chiffons,
Ivres de belladone et de grande cigüe,
Acclament Belzébuth entouré de griffons
Captifs, esclaves nus à l’allure ambigüe.

Elles dansent, dansent sans fin, les yeux mi-clos,
Aux accords discordants des pipeaux maléfiques
De cent djinns tournoyant par-dessus les enclos,
Noir essaim abreuvé de liqueurs thébaïques.

Convives du banquet présidé par Satan,
Les fidèles d’Hécate aux appétits farouches
Se ruent sur la charogne et la rave d’antan
Et vomissent leur fiel sur les îlots de rouches.

A l’heure du minuit, de lubriques ardeurs
Accouplent les corps las vautrés sur la litière
Des harpies aux seins lourds, illusoires candeurs,
A des boucs encornés, affreux dans la lumière.

Déjà vers l’orient, un point de jour blanchit,
Le chant du coq résonne aux lisières lointaines.
Epuisées par leur nuit, au matin qui fraîchit
Les sorcières s’en vont aux grottes souterraines.

Alain Dicharry, Labenne, le 9 avril 2023

je révise parfois mes lectures manquantes
ma culture mon cher devient inconséquentes
j'avais omis ce texte et sorcier amateur
je passais à coté d'un lyrique bonheur.

et donc vous félicite avec cupidité
pour ces dames étranges par Satan excitées

Merci mon ami.