Liberté Poétique.
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Journal de Juan

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Message par Peter Ikelnos Lun 4 Sep - 15:37


Jour 1
Ce journal est mon dernier liens avec une réalité que je sens s’ éloigner de plus en plus. Je deviens une ombre, la vie me quitte. Le meurtre et le sang m’obsèdent. J’ ai remarqué une tâche sur mon bras droit. Elle s’ étend un peu plus avec le balai obsédant des heures qui passent. Je ne me reconnais plus. Moi qui était si enjoué et expansif ! Maintenant je parle d’un ton monocorde, je n’ai plus goût à rien. Certaine journées je n’ai pas la force de me lever. Il me semble dormir sur un tas d’ossement, et je commence à entendre une voix sinistre sortie de l’ombre me chuchoter sans relâche : « Tu es à moi. »
Quelque chose ne va pas.

Jour 30
C’ est un jour sans fin, et ma vie est devenue un enfer. .Il revient chaque nuit me tourmenter. D’abord, ça a été les cauchemars. Je massacrais tous ces pauvres gens, poussé par la soif du sang. Et alors les visions ont commencé. Je pleure quand j’ y repense … tous ces gens, morts par ma faute ! Une nuit, je réussi à trouver le sommeil après m’ être gavé de somnifère. Je fus soudainement réveillé par une sensation désagréable. Quelque chose m’ observait, là, tapie dans l’ ombre de ma chambre. Ça a continué pendant des jours. Depuis, je m’ isole, je ne vais plus travailler. Je ne vois plus aucun de mes amis. Les messages sur mon répondeur s’ accumulent, et je n’ ose les écouter. Mon patron à dû me licencier depuis longtemps. Mes amis veulent sûrement me voir. Comment leur expliquer qu’ une force incontrôlable me retient enfermé chez moi ? Je ne sors plus que pour m’ acheter de la nourriture. Une nuit, il m’ est apparu en rêve. Je me souviens avoir parlé avec de la brume. Sa voix grondait comme l’ écho d’ une cave. « Je suis Abbadon. Ouvre moi la porte, laisse moi entrer dans tes rêves. Je te rendrai ta fille, si tu le souhaite. C' est ce que tu veux, au plus profond de toi. Je te promets que je ne te ferai aucun mal. » Comment a-t-il su pour ma fille ? Ça ne m’étonnait même pas. Elle est morte avec sa mère dans un accident de voiture, il y a six mois. Ma petite Nina…Elle était si belle…Je l’ aimais tant. Depuis ce jour là, ma vie s’ est écroulée. Et s’ il pouvait vraiment me la rendre ? Ce seul espoir me permet d’ endurer toutes les peines du monde. C’ est pour la bonne cause, j’ en suis convaincu.

Jour 32
Je l’ai revu durant un cauchemar où j’étais devenu une bête féroce et difforme. Je dansais gracieusement sous une pluie de sang. Des petits morceaux cervelle et de chairs sanguinolente virevoltaient dans l’air comme des pétales de roses. Je souriais en écartant mes larges griffes, une douce mélodie emplissait mon esprit. Ça ressemblait à de la musique classique. J’ étais en paix. Un nuage d’ombres noires prit forme devant moi, et me fit interrompre ma danse. Il était très grand, avait un corps blême, et deux ailes délabrées de chauve-souris lui sortaient du dos. Des cornes de bélier jaillissaient de son crâne échevelé. Son visage était celui d’un taureau décharné. Ses orbites étaient pourtant vides, mais je pouvais sentir son regard me transpercer l’âme. Ses longues pattes se terminaient par trois griffes ensanglantées. Il portait un pagne ocre aux armoiries étrange, et orné de crânes humains. Ses grandes jambes avaient des muscles apparents et étaient cassées en trois parties, comme les pattes d’un bouc. Elles se terminaient par des sabots. Sa voix était une sinistre mélodie, je pouvais entendre des échos lointains de cris de souffrance quand il prit la parole : « Je suis le seigneur du massacre. Je traverse les âges et les dimensions pour répandre le sang et les entrailles autour de moi. Alors ? Vas-tu me laisser entrer ? Tu reverras ta fille Je te le promets. »
Nina…ma petite Nina…J’entendis ses petits rires d’enfants, elle était couchée dans les vagues verdoyantes d’une plaine. Je lui caressais les cheveux. Il y avait tant d’amour dans ses yeux. Soudain sa voix devint grave, ses yeux se changèrent en deux fentes d’ombres et des petites veines noires apparaissaient sous sa peau diaphane : « Alors ? Laisse-moi entrer ! » Je fus terrifié, dans un élan de volonté je lui répondis « Non ! ». Un rire sinistre agita son petit corps : « Tu dis non, mais ton cœur dit oui ! J’ai tout mon temps, tu seras à moi petit Juan! »

Jour 35
La tache noire recouvre maintenant tout mon corps, mes dents se sont allongées pour devenir pointues, mes ongles sont devenus des serres. J’ai en permanence le goût du sang dans la bouche. Il veut sortir, je le sens au plus profond de moi. Depuis le cauchemar de l’autre jour Abbadon ne cesse de me tenter avec milles promesses de vie éternelle auprès de Nina. Ma volonté vacille, je prie le seigneur jour et nuit, Abbadon n’aime pas ça. Mais il finit toujours par revenir. Je veux juste la paix ! Je suis fatigué… Si fatigué.

La journaliste du 20 heures avait un sourire forcé, alors qu’elle se préparait à lire le prompteur. Elle repensait à son date de la veille avec un beau garçon, musclé, tatoué, mais pas très intelligent. Ils avaient finit la nuit chez lui, dans un appartement pas très propre. Patricia voulait baiser, et que ça soit sauvage. Et bien elle n’ a pas été déçue Armand le petit blondinet se débrouillait fort bien au pieu. La nuit fut magique, Patricia voulu remettre le couvert le lendemain mais Armand lui dit de façon très crue : « Je t’aimais hier soir et ce matin j’ai tout oublié. Tu connais la sortie. » « Sale connard ! », pensa-t-elle. Elle en était là dans ses pensées quand le chef de plateau lui fit signe : « Antenne dans 3,2,1,c’est kiki mon parti ! » Elle se mit à lire le prompteur en décortiquant bien chaque syllabe, un pote journaliste lui avait suggéré cette technique pour améliorer sa performance télévisuelle. « Flash info, une créature de cauchemar sortie de nulle part ravage la ville et tue de façon cruellement créative toute personne qui a le malheur de montrer de l’agressivité envers elle. Elle ne craint ni les balles, ni les explosions. Il a aussi la possibilité de créer des sbires, des diablotins cruels qui sont à son service et répandent le chaos. Un périmètre de quarantaine de 20 kilomètres a été délimité autour de l’épicentre du phénomène. Le monstre semble plongé dans une sorte de stase, il reste debout se déplace et mime des gestes de la vie quotidienne. On dirait qu’il rêve. L’armée a été alertée et commencera l’opération « Eradication » dans quelques jours. La « chose » comme l’avaient surnommé les habitants, ne tuait que ce qui essayait de la tuer.

La page suivante a été retrouvée froissée par la police dans l’appartement d’un certain Juan Iglesias
Jour 40
Que Dieu me pardonne ! J’ai accepté. Ma vie a de nouveau un sens, je la vois enfin en couleurs. Nina est revenue. On joue souvent à la balançoire face au soleil couchant. Son rire résonne dans ma tête . Je suis si heureux.
-Allez papa pousse moi plus fort ! Ah ah ah !
-Non ma chérie, tu pourrais tomber et te faire très mal !
La sonnerie de la porte retentit.
-Papa, des méchants messieurs veulent me faire du mal !
-Ne t’inquiète pas ma Nina, papa va te protéger.

Peter Ikelnos

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