Les 3 p'tits gens bons

Il était une fois au merveilleux pays du Kekparparla, une petite maison sur une colline où vivait une grosse truie rageuse et ses trois p’tits gens bons. Le papa n’était point présent car le boucher du village en avait fait des chipolatas. Les petits gens bons en étaient très tristes et pleuraient jours et nuit.
-Ouin, ouin, maman où est papa ?
-Il est parti à la guerre et il ne reviendra pas !
-Ouin, ouin, maman on crève de faim . Ouin, ouin, on mange quoi ce soir ?
Le sang de la truie rageuse ne fit qu’une escalope, et elle prit toutes leurs affaires puis elle les flanqua à la porte sans ménagement.
-Bande de morfals ! Toujours à quémander ! Bin puisque vous voulez tant de bouffe, z’avez qu’à aller la chercher vous-même !
Des éclairs lui sortaient des yeux, elle claqua la porte en faisant un gros « humpf ! » Ils se mirent à chialer, cela dura trois jours et trois nuits.
-Ouin, Ouin, maman on veut rentrer.
-Ouin, Ouin, maman on est fatigués.
-Ouin, Ouin, maman t’es qu’une sale poufiasse !
Ils prirent leurs affaires et s’en allèrent en faisant un doigt à leur ancienne demeure. En chemin ils entendirent des rumeurs sur un grand méchant loup qui terrorisait les habitants du village : « Ho, ho, il va nous falloir de solides baraques. » Alors qu’ils étaient en route pour la grande ville ils croisèrent un marchand de paille. Le 1er p’tit gens bon s’avança :
-Ô grand monsieur a la brouette pleine de paille. Prête m’en un peu que je me fasse une solide demeure.
L’ autre se gratta la tête, tout en ruminant son bout de paille doré. Ses yeux fatigués fixèrent le p’ti gens bon.
-Tu vois mon p’ti gars, ce dos est fatigué, usé par le travail dans les champs. Et ces mains sont calleuses, je n’ai plus envie de rien faire ! P’têtre qu’un peu d’aide me r’donnerait le sourire.Si tu m’ aide à transporter ma paille, alors t’en auras autant que tu voudras.
Le p’tit gens bon aida le vieux à transporter son lourd fardeau, il lui donna toute la paille qu’il voulait, et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le 1er p’tit gens bon avait une maison. « Au revoir p’tit frère, puisse ta maison te protéger du grand méchant loup ! », les deux p’tits gens bons restants s’éloignèrent en pleurant et agitant un mouchoir blanc dans l’air.
Nos deux p’tits gens bons restants se mirent en route pour la ville, où ils espéraient trouver de quoi se construire des maisons dignes de ce nom. Ils traversaient les bois de Driftwood, quand ils croisèrent le chemin d’un ouvrier du bois. Le 2e p’tit gens bon s’avança.
-Ô grand monsieur à la charrette pleine de bois, ou vas-tu ?
-A la scierie mon jambon.
-Prêtes-moi de ton bois que je me fasse une solide maison pour repousser le loup
L’ouvrier sylvestre se gratta son chapeau. Il était plus jeune que le marchand de paille. Il était robuste mais se plaignait.
-J’veux bien t’filer du bois mon p’tit jambon , mais regarde ces genoux !
Il lui montra ses genoux écorchés par la végétation des bois.
-J’peux rien faire, et mon dos est en compote. En revanche si tu portais mon chargement à ma place jusqu’à la scierie
Une fois que le 2e p’tit gens bon finit d’aider l’ouvrier, il lui donna tout son boisIl construisit une solide maison et agita un mouchoir blanc à son frère qui repartait pour la ville : « Au revoir grand frère, puisse-tu trouver ce dont tu as besoin à la grande ville ! »
Le 3e p’tit gens bon arriva aux abords de la ville agitée, son chemin croisa sur la route celui d’un ouvrier en bâtiment qui transportait une brouette pleine de briques.
-Ô grand monsieur qui ploie sous son chargement. Peux-tu me donner quelques briques afin de construire un solide palace qui résistera au loup.
-Bien sûr mon p’tit gars je serais heureux de me débarrasser de ces maudites briques ! S’tu veux j’viendrais même t’aider à construire ta baraque. Où tu la veux ?
-Près de la ville. Oh ! Vous êtes trop gentil monsieur ! Merci !
Le maçon déposa le tas de briques un peu plus loin, et aida le troisième p’tit gens bon à faire son palace. Il ne manquait qu’une piscine quand la maison fut finie tellement elle était majestueuse.
Une ombre menaçante titubait dans les rues de Trifouillis-sur-merde, une bouteille de rhum bien entamée à la main. Alfred le loup était rond comme une queue de pelle « Aaaaah planquez-vous mes p’tits agneaux j’vais tous vous bouffer, la,la,la » Il chantait aussi juste qu’une cantatrice sous crack.
Il vit un passant qui rasait les murs
-Hé toi ! V-viens par-là toi ! J’ai la dalle dit moi où trouver à grailler.
Le paysan tremblait comme une feuille. Il lui parla des p’tits gens bons.
-Hein ? Quoi ? Quess tu dis ? Des p’tits jambons ?
Alfred commença à saliver en voyant l’image de trois délicieux p’tits jambons grillés dans son assiette.
-Où est ce qui sont où ?
-Bah y’en a un dans les Plaines-bien-paillées, un dans la forêt de Driftwood et un autre dans la ville voisine qui s’appelait Laville.
-Hyark, ouark,ouèrk ! J’ai un double 12 qui va leur plomber le cul ! J’pars à la chasse au jambons !
-C’est les 3 p’tits gens bons !
-On s’en fout ! J’vais bien me remplir le bide.
Et Alfred le loup partit en sautillant de joie avec la grâce d’un canidé bourré. Il arriva devant la porte du 1er p’tit gens bon. Les Collines-bien-paillées n’étaient pas loin de Trifouillis-sur-merde. Alfred s’annonça en hurlant à la pleine lune, revêtu de sa longue robe kaki, et de son fidèle béret.
-Qui est-ce ?
Lui répondit une voix tremblante de peur
-C’est le loup ! Allez c’est l’heure de la graille !
Alfred gratta une allumette puis la fit atterrir dans la maison en paille. Elle flamba en moins de deux minutes. On pouvait apercevoir le p’tit jambon qui tremblait d’effroi essayant de se cacher sous une table qui n’ existait plus. « Je te voiiiiis » fit le loup. Le p’tit jambon se mit à détaler à travers les champs. « Ah c’est comme ça ? Bin on va jouer ! »Fred sortit son fusil de chasse, il ajusta la mire, et « BANG ! » Le p’tit jambon tomba tête la première ,une rafale de plomb logée dans son cul tout gras. Fred alluma une cigarette et tira deux taffes, il regarda le ciel constellé d’étoiles. « J’vais m’en payer une bonne tranche ! ». Il suivit les traces de sang en chantonnant et avec le fusil posé à même ses deux épaules. Il pouvait entendre le p’tit jambon essayer de fuir, se traînant parmi les hautes herbes. Le loup sourit de toutes ses dents pointues : « J’ vais t’croqueeer ! Les jambons c’ est meilleur vivants ! » Le p’tit jambon s’était retourné, il implorait les yeux luisants du loup : « Non, non, attendez, nooooooooooooon ! » Le p ‘tit jambon regardait la pleine lune pendant qu’il se faisait dévorer.« Papa, j’arrive. » On entendit le loup ripailler jusqu’à Triffouillis.
A l’aube, Fred partit pour la forêt de Driftwood, fusil à l’épaule : « S’ils croient que ça va se passer comme avec le Petit Chaperon rouge, ils se fourrent le doigt dans l’œil et jusqu’au coude ! » Il se rappela comment il avait été sauvé in extrémis par un brave marchand de remèdes miracle qui passait dans le coin. Il se trouvait qu’il était aussi docteur, le docteur Sanchez. Il cautérisa la plaie du loup, la désinfecta, et la recousu. Après cette mésaventure, Alfred brisa sa tirelire pour s’acheter un fusil de chasse au cas où il serait à nouveau emmerdé par ces créatures de conte de fées
« Bon alors où est ce p’tit jambon ? ».Il s’arrêta un moment, mit ses sens en éveil. Il entendait quelqu’un chanter et un bruit d’eau.Il sortit du sentier et se dirigea vers le bruit. Ses pas le menèrent près d’une rivière, il resta caché dans les fourrés et observa. Le 2e p’tit jambon faisait sa lessive, ne se doutant en rien qu’il était observé. Alfred sortit son fusil, visa et attendit patiemment que le jambon sorte de l’eau de la rivière. « Allez, j’veux tes miches dans mon sandwich ! Sors de l’eau ». Le canon d’Alfred suivait chaque mouvement du jambon lessiveur. Celui-ci arrêta de chanter, « Ah bien j’ai finit ! C’est l’heure de rentrer ». Il chargea son panier et sortit de l’ eau. A peine posa-t-il le sabot sur les galets qu’il entendit une grosse détonation. Le plomb l’atteint en plein cœur, puis il s’écroula. Alfred tira sa carcasse, qui laissait une longue traînée de sang, jusqu’à une cabane. Puis il festoya toute la journée en improvisant un barbecue. Il Invita même ses potes.
Quant à Balthazar, le 3e p’tit jambon, il eut vent du sort de ses frères,alors il renforça sa maison et en fit véritable bunker. Il avait défini une routine de garde militaire, et attendit le loup de pied ferme « Tu vas voir espèce de sale cabot, si tu t’approche à moins de dix mètres de ma baraque, c’est fini pour toi. » Alfred était couché à bonne distance et observait grâce à des jumelles le cinéma et le bunker du 3 p’tit jambon. Il mâchonnait un cigare : « Mouais, ça va pas être de la tarte va falloir employer les grands moyens ». Il songea à utiliser l’âne en ciment que lui avait légué son grand père. C’était une arme terrible qui faisait choir un gigantesque âne en ciment depuis le ciel et écrasait tout ce qui se trouvait en dessous. Soudain, Alfred eut une idée. La terre dans la zone était solide, et s’il creusait une galerie ? Passer par en dessous lui permettrait de bénéficier de l’effet de surprise, et il contournerait toute les défenses. Alors il prit son chalumeau et creusa vers la maison. « Héhé il a oublié les fondations le con, ça sera du gâteau ! ». Au bout de quinze minutes, il jaillit tel un clown sorti de sa boîte. « Tu es à moi misérable jambon ! »Balthazar n’eut même pas le temps de réagir qu’il sentit les crocs du loup s’enfoncer dans chair porcine. « Scrontch, miam » Alfred festoya une fois de plus, c’en était finit des 3 p’tits jambons.

Quoi ? Vous pensiez que par ce que le dernier avait un nom il serait spécial ? Raté ! La morale ?
Si vous avez le malheur de naître jambon, votre destin est de finir en casse-dalle !