Les autres

Autrui est ce miroir que je n’ aime pas regarder.

Autrui est ce reflet que j’ aime briser.

Autrui me fait me sentir seul dans la foule.

Je te fais la guerre, et c’ est mon sang qui coule.

Je te maudit par ces mots de haine.

C’ est l’ amour que nous ne comprenons pas.

Pas tant que notre sang continuera de couler.

Pas tant qu’ on ne sera pas écouté.

Je m’ abreuve de nos différences, mais j’ ai toujours soif.

C’ est alors que les éléphants du lac me disent de “ regarder dans moi”.

Vide et silence.

Toi, moi, quelle importance ?

Nous ne sommes pas si différents.

Je ne suis qu’ un bout de toi-même, qui veut faire ta connaissance.

Comment parvenir à se connaître, étant donné tout le mal qu’on a à se voir de l’intérieur ? Le regard qu’on porte sur soi-même est généralement très flou et notre ego est très efficace pour nous maintenir dans l’ignorance de nous-même.
Le regard de l'autre pourtant est recherché autant qu'il est redouté.

C'est très philosophique comme question.Je pense qu'on a besoin des autres pour mieux se connaître, et c'est pareil pour eux. L' ego, c'est ce masque dont on a besoin pour éviter cette facheuse tendance qu'à la vie a nous rendre coprophage et à aimer ça. C'est aussi cette force de l'ombre qui me fait parfois réaliser qu'il aimerait bien me voir sur le bord du terrain, les tripes à l'air, et completement hors jeu.

Éminemment philosophique en effet.
Un peu " gore " ton évocation mais il y a du vrai.
L'ego nous protège mais il est aussi restrictif, générateur de souffrance, trompeur .

On peut comparer l’ego à un voisin à qui nous aurions donné beaucoup de place et qui viendrait chez nous à tout moment pour nous dire comment vivre notre vie. Ce voisin se sentirait super important et indispensable.

Il serait convaincu que nous ne pouvons plus vivre sans lui, que seul, nous ne serions capable de prendre aucune décision dans notre vie. Pouvons-nous blâmer ce voisin? Non, puisqu’il pense nous rendre service.

Les tripes, c'est une image qui revient souvent dans mes écrits. Pas seulement dans ma poésie, sûrement par ce que ma conception est que tout viens de là. Je commence à avoir l'idée que cet égo on peut le maîtriser et s'en servir comme d'une arme. Toujours en prenant garde à ce qu'il ne nous torpille pas en secret. Et la clé pour cette maîrtrise est l'amour de soi, le soi dans dans toute sa mocheté et sa magnificience.