Le Sans-nom

Il se cache, là où l'œil voit sans regarder. Il est multiple, aux griffes de rouilles acérées. Sans yeux, sans oreilles, mais il voit et entend !
En noir et en blanc, déboires et de sang, des cadavres s’ entassent dans les recoins mal famés de ma psyché.
Il ne doit pas être prononcé, ou alors il viendra, vision d’horreur, hanter vos cauchemars.
Vous ne serez plus qu’ un supplicié, se traînant, les viscères à l’ air qui laissent s’ échapper d’ immondes traces de merde.
Il se délecte de vos restes fumants, sa langue, démesurée, claque tandis qu’ elle lape le sang.
J’ entends des pleurs d’ enfants, et le vois qui rampe devant moi : il mâche un nouveau-né encore frétillant.

…

Quel délice ! J’ ai le goût du sang juvénile qui perle au bout de ma langue.
J’ entends des battements de cœur qui s’ emballent, puis un cri : un innocent meurt, la tête fauchée par un repli de mur.
Une secousse de plaisir me frissonne l' épine dorsale.
Puis je plonge mes griffes dans ton ventre, et il ne te reste que ton regard incrédule face à ton cœur encore en train de battre.
J' aime ces cris, et ces pleurs. Nous sommes le royaume des ombres, nous sommes le Sans-nom.
Venez chercher la vérité entre nos murs, nous prendrons plaisir à vous y faire goûter.