Nikola de la Carabistouille

-Vous qui aiguisez mon désir, je vous vois ici plus belle que dans mes souvenirs.
Puis-je le temps d’un instant, m’installer et admirer votre charmant visage ? Ce ne sera pas vain bavardage, car vous ne me laissez guère coi.
C’est le verbe haut et avec mon air courtois, que je m’en viens-vous conter fleurette.
-Promeneur insouciant aux mots de valeur. Maraudeur insolent, vous bafouez ma pudeur !
Ainsi donc vous venez troubler ma retraite.
Votre regard me dit que vos mains voraces, ambitionnent d’épouser mes courbes grasses.
Je vous connais vous et votre ton mielleux. Laissez-moi demeurer seule en ce lieu.
-Vos désirs sont des ordres, votre Majesté. Mais permettez quand même, que je vous offre le café.
-Je n'aime pas le café. Ni votre air entêté. Mais puisque vous prenez place, ce sera un chocolat chaud, trois sucres avec de la Chantilly et du caramel.
-Garçon ! Un café noir pour moi, et un diabète pour la demoiselle !
-Vous faites souvent ça ?
-Ça quoi ?
-Ne faites pas l’innocent !
-Vous disiez ? Je me suis perdu dans les vertes prairies de vos yeux de chat.
-Puisque c’est comme ça, je m’en vais sur-le-champ !
-Comme il vous plaira.
-Mais vous ne voulez même pas savoir mon nom ?
-Non.
-Je suis Henrietta, marquise de la Vadrouille !
-Et moi Nikola, duc de la Carabistouille !
Bon, venez-en au fait, souhaitez-vous me revoir ?
-Je vous invite à prendre le thé.
-Et moi qui préfère le café !