épitre à une dame qui gérait mes voyages et qui veut à nouveau préparer mes bagages

par Haie Crie Vain Jeu 22 Juin - 14:05

épitre à une dame qui gérait mes voyages
et qui veut à nouveau préparer mes bagages

Madame je n'irai plus, en avion, en voyage

Tous les aéroports sont des sites pour sauvages

Vous y perdez du temps et des fouilles inutiles

Contrarient le touriste pour des raisons futiles.

Des agents contraignants sans grande utilité

Tripotent vos bagages avec sévérité

Alors que l'on sait bien que le système rebute

Et que certains rayons vous fouillent en deux minutes.

On vous donne une porte et après un quart d'heure

Il vous en faut changer car c'était une erreur

Dans l'avion au soleil on vous cuit lentement

Car l'heure du décollage s'étire dans le temps

Des gens malodorants vous côtoient sans pudeur

La classe économique a perdu sa valeur

Devenant indigente on y manque d'espace

Et seuls les squelettiques y trouvent bonne place

Quant au tapis roulant économe de pas

Il dort bien trop souvent ou ne fonctionne pas.

Et le comble de tout le mal chronologique

Est que le temps passé défiant la logique

Est bien plus important dans un aéroport

Que dans la bête ailée vous menant à bon port .

J'ignore si ces maux affectant les transports

Conduiront les humains à éviter les ports

Mais je le dis tout net tous les avions m'agacent

Et je crains que beaucoup s'en dégoutent et s'en lassent.

Madame j'ai de l'âge et j'ai bien voyagé

Le progrès de jadis est moins bien partagé

Et les tracasseries aéroportuaires

S'en viennent chaque année un peu plus nous déplaire.

La civilisation que l'on croit invincible

Rendra le voyageur peu à peu irascible.

De choix bien trop nombreux on charme les candides

Qui subissent passifs des contraintes stupides.

Il faudra innover et rendre confortables

Tous les déplacements dont les gens sont capables

Mais il faudrait aussi que tous les voyagistes

Disent aux chicaneurs que ce sont des fumistes.

Je passe sur les grèves ou l'on voit les nantis

Se moquer de tous ceux qui ne sont pas partis

Des grévistes malins payés par quelque diable

Engendrent des désordres qui sont récompensables

Mais la vie est ainsi les vrais nécessiteux

Ne passent pas l'écran de la une ou la deux.

Je sais j'ai été long mais évitant l'avion

Mon temp s'est transformé en protestation

Mais ne m'écrivez plus j'ai atteint ce vieil âge

Ou j'organiserai moi-même mes voyages.

Merci pour le passé qui me fut agréable

Maintenant ces bonheurs ne sont plus cultivables.