Une étoile et des hommes

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Une étoile et des hommes

Cette nuit une étoile a élu domicile
Au milieu du jardin non loin du potager
Je l’ai trouvé posée sur une fleur gracile…
Pur effet du hasard, ou quelque messager ?

Marchant à pas de loup pour ne pas l’effrayer
Je me suis approché un peu dubitatif
Mais alors elle m’a dit : « tu es bien réveillé !
Et ma présence ici n’a rien d’intempestif.

Je suis donc descendue surmontant ma terreur
Missionnée par mes sœurs au bord de l’extinction
Et nous t’avons choisi comme interlocuteur
Pour te parler des hommes et de leur abjection.

Nous scintillons la nuit depuis des millénaires
Rêvant que jusqu’à vous parviennent nos lueurs
Pour éclairer vos cœurs et vos imaginaires
Et transformer ce monde en havre de bonheur.

Mais plus le temps avance et plus votre chemin
Se couvre de déchets et de laissés pour compte
Et vous continuez en dépit des humains
Des animaux aussi, sans un soupçon de honte.

Pourtant aux temps anciens vous possédiez l’Eden
Vous n’aviez qu’à cueillir, boire l’eau des ruisseaux
Mais la cupidité a enfanté la haine
Et le fer a tranché, le sang coulé à seaux.

La nature qui vous a doté de conscience
Se serait fourvoyée à la distribution
Tant vous exterminez en invoquant la science ?
Darwin vous a pourtant appris l’évolution !

Derrière tout progrès se dissimule une arme
Assurant de beaux jours à la loi des plus forts
Et vous déracinez l’if, le chêne ou le charme
Ne laissant que désert ou forêt d’arbres morts.

Vous éventrez la Terre pour mieux la torturer
et lui sucer le sang jusqu’à l’ultime goutte
Sachant depuis longtemps que ça ne peut durer,
Votre planète bleue deviendra une croûte.

Vous tuez les abeilles qui sèment la vie
Sacrifiées sur l’autel de multinationales
Qui pillent sans compter Russie ou Bolivie
pour montrer un bilan meilleur que leurs rivales.

Vous êtes subjugués par quelques millionnaires
Qui, sur un carré d’herbe, se disputent une balle
Mais vous abandonnez tous ces humanitaires
Sans qui des miséreux finiraient cannibales !

Vous croyez en avoir fini avec la guerre
En détournant vos yeux, en bouchant vos oreilles
Pourtant l’apocalypse thermonucléaire
Finira d’emporter même votre soleil !

De votre condition vous vous rendez complices
En laissant tous pouvoirs aux mains de quelques-uns
Après quoi vous tentez de braver leurs polices
Qui vous marchent dessus comme firent les Huns.

Devant les éléments qui souvent se déchaînent
Vous invoquez sans cesse la fatalité
Mais de toutes ces plaies peut-être la prochaine
Sera la preuve ultime de votre absurdité.

Un temps vous priez Dieu qu’il vous rende l’espoir
Mais vous vouez un culte au démon de l’argent
Qui se rit de vous voir passer au laminoir
Et de vous renvoyer au rang des indigents.

Vous avez réussi à décrocher la Lune
Mais à quoi bon chercher à gagner le cosmos
Lorsqu’il règne ici-bas une telle infortune
Réduisant une foule à rogner quelques os ?

Enfin, que voulez-vous donc faire de ce monde ?
Je pense qu’il est temps qu’un peu d’humilité
Pénètrent vos esprits et que l’amour inonde
Vos cœurs, pour chasser l’ombre et l’inhumanité.

Humains comportez-vous comme des sentinelles,
Respectez votre Terre et sa beauté sauvage
Du plus haut des sommets aux neiges éternelles
Jusqu’aux sables brûlants du plus lointain rivage.

Alors, nous, de là-haut, vous sourirons longtemps
Nous veillerons sur vous et sur votre planète,
Et l’Univers entier jusqu’à la fin des temps
Inspirera toujours l’âme de vos poètes. »

Quel texte, quelles vérités contées par cette étoile. Mais surtout quelle plume ! Je suis admirative...

Waouh ! Merci beaucoup

C'est plus que les quatre vérités
Vraiment trop bien balancées
A l'homme, par une étoile lucide
Et çà me secoue, me rend livide !

Bravo !

Tout y est et l'Apocalypse n'est pas loin,
Car l'Homme en fera de moins en moins.

Bienvenue

Merci madame