Souffrance

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Souffrance


Je te croyais domptée, toi et ton lot de larmes
Remisée au placard ou entre parenthèses
Et puis sournoisement, sans tambour ni alarme
Tu déposes sur moi ton manteau de malaise


C'est ta manière abrupte, et qui veut me détruire
Me cisailler le ventre et me broyer le cœur
En masque de malheur tu m'insuffles le pire
Et bouscules d'un coup mon état de torpeur


Ta face grimaçante a surgi sans prémices
Lors que je t'oubliais dans un repos banal
C'est là ton grand pouvoir, ton talent et ton vice
De frapper dans le dos en combat inégal


Mais ce que tu ignores est que j'ai un atout
Les deuils et les chagrins ne m'ont pas achevée 
Contre vents et tourments je suis restée debout
Et ressortie plus forte et puissamment armée


Je suis prête au duel, mon armure est solide
Tannée au sang séché de mes douleurs d'avant
Si elle n'est d'airain, elle est restée rigide
Mon glaive est affûté, aguerri et vivant

Sombre poème, mots de maux et de douleurs, retour de flammes mauvaises que l'on croyait éteintes...
Ce beau poème est bien de souffrance mais les deux derniers quatrains rassurent cependant: le combat n'est pas terminé...

La bête dormait mais elle s'est réveillée aux sons et vacarme du tourment...

Face à elle, une guerrière, qui a connu beaucoup de batailles et fendu bon nombre de cracheurs de malheur...  

Je retiens de ce poème deux mots "la Force et la Résilience", les deux avec des majuscules qui rendront la peine minuscule...

Un poème superbe qui prend aux tripes ...

Ibere, Fanny, merci

La plume et le glaive, l'armure ne sert qu'à encaisser les premiers coups mais la force dont tu fais montre dans ton écriture et ton mental et des alliés solides sur qui tu peux compter te permettront de la vaincre sans nul doute permis.

Superbement exprimé je serai elle je me carapaterai bien vite.

Merci Lydia.

Merci infiniment, Benoît.

est revenue la beste
comme ce qu'elle est peste

mais en chevalier
ou en ninja
tu la combats déjà
esprit et corps en alliés

et son souffle rance
n'atteindra ton espérance

20230108

Son instinct sauvage avait oublié mon fouet, elle a recommencé à mordre. Mais je lui apprend à nouveau à baisser la tête.

Sympa, le fouet : ça mord de loin et évite l'approche trop permissive.

Cette bête qui attaque en traitre, je sais que ton instinct de guerrière va lui faire mordre la poussière,

la souffrance habillée de vos rimes uniques
parait moins douloureuse quoique mélancolique
il vous faudra entrer madame en résistance
sans quitter de l'écrit le style et l'excellence
et garnir vos écrits de cette carapace
qui fait qu'en résistant la souffrance se Lasse

Moi qui n'aime pas particulièrement les poèmes qui suscitent des réactions émotionnelles ou compassionnelles, je suis admiratif de tes vers, Lydia. Tu aurais pu tomber dans ce travers comme le font beaucoup de poètes amateurs comme nous.

Je sens en toi une souffrance immense, une souffrance qui semble te reprendre sans t'anéantir. Je sens également une résilience et une volonté inébranlable de lutter contre cette bête honnie.

Mais tes vers ne versent pas dans le pathos et tu exprimes ton mal-être avec délicatesse et presque détachement. Plus que décrite, les affres de ta souffrance sont suggérés par un habile clair-obscur.
Ta poésie me rappelle la conception poétique de Stéphane Mallarmé, fondée sur l’abandon de tout but de représentation au profit d’un art de l’analogie et de la suggestion. Pour lui, « nommer un objet, c’est supprimer les trois-quarts de la jouissance du poème qui est faite de deviner peu à peu ; le suggérer, voilà le rêve ».
Peindre non la chose, mais l’effet qu’elle produit », et « Laisser l’initiative aux mots ».
Ton dernier quatrain en alexandrins est un pur chef d’œuvre avec une scansion et un rythme parfait, des rimes riches, des mots rares. BRAVO a toi...

Je suis prête au duel, mon armure est solide
Tannée au sang séché de mes douleurs d'avant
Si elle n'est d'airain, elle est restée rigide
Mon glaive est affûté, aguerri et vivant

Merci infiniment Alain pour ce superbe commentaire qui me touche profondément. Amitiés.