Dernier jour à Santiago (Chroniques Chiliennes)
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Dernier jour à Santiago (Chroniques Chiliennes)
Le Palais de la Moneda.
Le bâtiment est imposant, c’est le siège de la présidence. Non loin de là, des véhicules blindés sont stationnés en raison de la crise actuelle, mais on ne ressent rien d’oppressant. Je regarde ce palais et je me remémore les terribles images (vues à la télé) de ce même lieu et qui m’avaient tant frappées en 1973 : Les avions de chasse qui bombardaient le bâtiment à l’intérieur duquel Salvador Allende s’adressait au peuple Chilien en des termes bouleversants avant d’être assassiné par les soldats de Pinochet…
Aujourd’hui, la statue d’Allende se tient face aux jardins de la Présidence, et c’est un très beau symbole pour ce pays qui a tant souffert, qui souffre encore des retombées de la dictature d’hier et de la démocratie mal fagotée d’aujourd’hui…
Les tags de Santiag…
Ils sont partout : sur les murs, les façades des immeubles et des commerces, sur les monuments… Ils dénoncent les violences policières, la répression d’un gouvernement sourd aux protestations d’un peuple qui n’en peut plus des inégalités et des injustices d’une démocratie qui n’en n’est pas vraiment une, qui se discrédite, en tout cas…
La plupart de ces tags prennent pour cible les « pacos », surnom donnés aux forces de police. Entre slogans enchevêtrés mêlant leurs couleurs criardes et compositions plus élaborées telles que dessins, caricatures où pochoirs représentant les visages de manifestants tués par la répression, ils sont l’expression d’une colère qui semble ne devoir pas s’éteindre de sitôt…
La Chascona (Maison de Pablo Neruda)
Il y a des moments vécus, comme ça… Pleins d’une émotion qui vous étreint au plus profond. Un frisson vous traverse, une sorte d’ivresse, mais une ivresse sereine, recueillie…
J’ai déjà éprouvé cela il y a longtemps à Paris, lorsque je me suis trouvé devant le dernier domicile de Robert Desnos, rue Mazarine.
A « la Chascona », c’est cette même sensation que je ressens. Cette maison est devenue un musée, mais elle est toujours « habitée ». Par quel mystère peut-on sentir la présence de quelqu’un qui a disparu depuis des années ? Peut-être par le fait que tout est resté en place (où du moins a été remis en place par sa femme Matilda…). Et puis tout ça se passe dans ma tête, bien-sûr, mais c’est quand-même troublant… pour moi, c’est encore un rêve qui se réalise. Me trouver ici, chez ce grand poète, poser mes pas où il a posé les siens, toucher cette chaise ou il s’est assis… J’ai bien conscience que cela peut paraître un peu ridicule, un peu truc de midinette mais tant pis : j’assume !
A la Chascona, j’ai vécu un grand moment.
Au hasard d’une dernière balade dans les rues animées de la ville, nous passons devant un jeune musicien assis sur un trottoir qui fait la manche en jouant de la flute traversière. C’est un air très doux, très lent. Y. me souffle à l’oreille : « ça ne te dis rien, cet air ? » Je mets un peu de temps à reconnaître la chanson de Victor Jara « el derecho de vivir en paz » que ce musicien s’est approprié en le jouant à sa (belle) manière : émotion… Décidément, que j’aime ce Pays… Ce peuple…
Le bâtiment est imposant, c’est le siège de la présidence. Non loin de là, des véhicules blindés sont stationnés en raison de la crise actuelle, mais on ne ressent rien d’oppressant. Je regarde ce palais et je me remémore les terribles images (vues à la télé) de ce même lieu et qui m’avaient tant frappées en 1973 : Les avions de chasse qui bombardaient le bâtiment à l’intérieur duquel Salvador Allende s’adressait au peuple Chilien en des termes bouleversants avant d’être assassiné par les soldats de Pinochet…
Aujourd’hui, la statue d’Allende se tient face aux jardins de la Présidence, et c’est un très beau symbole pour ce pays qui a tant souffert, qui souffre encore des retombées de la dictature d’hier et de la démocratie mal fagotée d’aujourd’hui…
Les tags de Santiag…
Ils sont partout : sur les murs, les façades des immeubles et des commerces, sur les monuments… Ils dénoncent les violences policières, la répression d’un gouvernement sourd aux protestations d’un peuple qui n’en peut plus des inégalités et des injustices d’une démocratie qui n’en n’est pas vraiment une, qui se discrédite, en tout cas…
La plupart de ces tags prennent pour cible les « pacos », surnom donnés aux forces de police. Entre slogans enchevêtrés mêlant leurs couleurs criardes et compositions plus élaborées telles que dessins, caricatures où pochoirs représentant les visages de manifestants tués par la répression, ils sont l’expression d’une colère qui semble ne devoir pas s’éteindre de sitôt…
La Chascona (Maison de Pablo Neruda)
Il y a des moments vécus, comme ça… Pleins d’une émotion qui vous étreint au plus profond. Un frisson vous traverse, une sorte d’ivresse, mais une ivresse sereine, recueillie…
J’ai déjà éprouvé cela il y a longtemps à Paris, lorsque je me suis trouvé devant le dernier domicile de Robert Desnos, rue Mazarine.
A « la Chascona », c’est cette même sensation que je ressens. Cette maison est devenue un musée, mais elle est toujours « habitée ». Par quel mystère peut-on sentir la présence de quelqu’un qui a disparu depuis des années ? Peut-être par le fait que tout est resté en place (où du moins a été remis en place par sa femme Matilda…). Et puis tout ça se passe dans ma tête, bien-sûr, mais c’est quand-même troublant… pour moi, c’est encore un rêve qui se réalise. Me trouver ici, chez ce grand poète, poser mes pas où il a posé les siens, toucher cette chaise ou il s’est assis… J’ai bien conscience que cela peut paraître un peu ridicule, un peu truc de midinette mais tant pis : j’assume !
A la Chascona, j’ai vécu un grand moment.
Au hasard d’une dernière balade dans les rues animées de la ville, nous passons devant un jeune musicien assis sur un trottoir qui fait la manche en jouant de la flute traversière. C’est un air très doux, très lent. Y. me souffle à l’oreille : « ça ne te dis rien, cet air ? » Je mets un peu de temps à reconnaître la chanson de Victor Jara « el derecho de vivir en paz » que ce musicien s’est approprié en le jouant à sa (belle) manière : émotion… Décidément, que j’aime ce Pays… Ce peuple…
ibere64- Messages : 790
Date d'inscription : 29/07/2022
Localisation : Euzkadi
Lydia et Errances aiment ce message
Re: Dernier jour à Santiago (Chroniques Chiliennes)
Un voyage très marquant pour toi, merci de nous faire partager ces images de ce pays à l'histoire douloureuse.
Lydia- Messages : 2635
Date d'inscription : 10/04/2022
Age : 64
Localisation : ROCHEFORT
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