Bon débarras

L'esprit vif mais le pas négligeant
Je suis la honte de mes enfants
Du moins c'est ce que je crois
Puisque jamais ne les vois

Ils m'ont trouvé une super place
Dans une résidence digne d'un palace
Du moins c'est l'article qu'ils m'ont fait
De ce lieu où je végète depuis des années

Ils ont dû oublier que j'ai toute ma tête
Même si niveau motricité c'est pas la fête
Du moins c'est l'idée que j'en ai
Et tout ceci fortement me déplaît

Je suis fragile des articulations
Je suis un vieil homme, plus un garçon
Du moins c'est ce que j'entends
De la bouche de mes soignants

Ils me donnent des médicaments
Soi-disant que je serais déficient
Du moins c'est ce qu'ils disent
Mais je les jette tous dans ma valise

Que savent ces gens réellement de moi
Hormis que mes enfants font loi ?
Du moins c'est ce que j'ai compris
Puisque je suis ici contre mon avis

Je suis entouré et tellement seul
Cerné de vieilles qui me veulent
Du moins c'est ce que je vois
Quand elles m'emboitent le pas

Du Loto, des activités je suis le roi
Normal puisque mes neurones sont là
Du moins en ai-je l'impression
Gagnant à chaque nouvelle attraction

J'ai beau être un vieillard fringant
Plaire avec mes trois fois trente ans
Je n'ai de rêve qu'être en famille
Pour voir grandir mon arrière-petite-fille.

Quelle triste histoire. Les conditions de vie des personnes âgées ne sont pas toujours idylliques, notamment quand la famille fait défaut.

Quelle honte d’abandonner ses parents de la sorte…
Triste récit.

J'ai aimé lire ce poème qui sent du vécu et dont l'image correspond, malheureusement, à ce que ressentent les personnes âgées placées là, abandonnées par leurs enfants.
Ce poème est triste mais joli à lire.
Merci Ecrivain pour ce partage.

Un poème très triste, mais si réaliste, merci pour le partage

Pas gai tout cela.
Encore une fois, bien construit, la lecture glisse. Et l'histoire bien sentie.
Bravo.

Madame la famille est un cercle bizarre
Certains en sont exclus par l'amour qui s'égare
d'autres en sont encor des membres influant
jusqu'à ce que le temps agisse en les tuant

La morale du temps décline peu à peu
les jeunes insouciants abandonnent les vieux
Et viennent s'étonner de perdre la culture
qui venant des racines ne vont plus aux ramures

En dépit de tristesse de rimes automnales
votre écrit nous dit bien que baisse de morale.