La battante

Mon corps n'est plus que meurtrissures
Plaies béantes et yeux pochés
Que je sois encore femme, plus très sure
Mon humanité s'en est allée

Dieu sait pourtant que je t'ai aimé
Mais là ce n'est plus envisageable
Que tu sois mon bourreau patenté
Et moi ta chose interchangeable

Un jour pressée contre ton cœur
Car tu seras dans un de tes bons moments
Le lendemain morte de peur
Rouée de coups, bras ballants

J'ai mal mais j'ai la force de te hair
Le miroir ne me reconnaît plus
Pour la première fois envie de te trahir
Pour m'avoir à tout rompre battue

Mes enfants, mes petits, mes amours
Tu as pris bien soin de les envoyer
Chez des amis aux alentours
Pour pouvoir pour mon cas te réserver

En d'autres temps, d'autres lieux
J'aurais certainement adoré
Mais me faire tabasser à qui mieux mieux
Je me serais bien passée

Un jour, dans un ultime accès de colère
Probable que tu me tueras
Dommage qu'on ne puisse dissocier la mère
Pour qu'au moins les enfants pleurer n'aient pas

Mais je ne suis pas encore rendue à Dieu
Je suis toujours là, même amochée
Et je tiendrais autant que faire se peut
Jusqu'à l'instant de te faire écrouer

Tu t'auto-proclamais mâle dominant
Tu auras essayé de me briser
La police sur le perron t'attend
Derrière les barreaux passeras nombre d'années.

Un sujet où la parole est souvent muselée. Une horreur à dénoncer, à combattre, à punir. Sévèrement !

Une abomination à dénoncer, personne ne devrait subir ça.

La violence faite aux femmes est un crime !
Tu la décris avec beaucoup de force !

Le cri du cœur devant l'inacceptable,
Refuser avec force l'inénarrable...
Il n'y a qu'une place pour les bourreaux :
Croupir à vie derrière les barreaux !!!

Merci à vous d'avoir apprécié. C'est un texte qui m'est monté quand j'ai appris que ma seconde fille était aux urgences d'avoir été battue au sang. Elle a subi ca 3 ans, elle n'a jamais rien montré...