Ophélie

Un voyage solitaire, une course sans fin,
bercé par la rivière un bouquet de jasmin
descend le cours d'eau sur le front d'Ophélie,
délicate naïade qui se baigne sans bruit.

Elle cueille au passage quelques coquelicots,
Qu'elle tresse à son sillage pour s en faire un radeau.
Ses cheveux s'entremêlent aux algues et aux brindilles
recouvrant sa peau frêle de la tête aux chevilles.

Son regard se perd dans le blanc des nuages
Sa bouche psalmaudie son rituel de passage
qui conduit au sanctuaire des esprits damnés
Sa robe c'est son suaire, son coeur s'est arrêté.

Marmottine Babarde

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Art : John Everett Millais, Ophélie.

Doux repos, Ophélie.