Notre enfant

La volonté pressante de vouloir le premier enfant.
Le plaisir de savoir que ce n’est pas un éléphant.
Le porter pendant si longtemps, quelle attente.
Trouver un prénom sans créer la mésentente.
Le grand jour arrive c’est la grande joie et la peur.
La délivrance ne se passe pas sans un peu de sueur.
Chaque nuit blanche donne un peu de chagrin,
Car le lendemain il faut se remettre dans le pétrin.
Quelle joie, chaque jour de pouvoir le voir grandir.
Quelques maladies ne sont pas sans nous refroidir.
Je reprends le travail qui va pouvoir en prendre soin,
Mes amis me disent de ne pas en faire tout un foin,
Pourtant nos parents ont tous connu ce doute,
Malgré cela nous avons tous pris la même route.
La première séparation qui ne se fait pas sans peur,
Mais pour lui, l’école, c’est déjà un peu le bonheur.
C’est aussi le soir la grande joie de se câliner,
Après les devoirs, la douche, sans oublier le diner.
La pendule du temps céleste, lentement avance,
Donnant à chacun bon gré mal gré sa chance
Pas encore grand mais déjà la pleine adolescence,
Les pollutions nocturnes montrent son émergence.
Les premiers amours, la première déception,
Lui fait comprendre qu’il n’y a aucune exception.
La préparation du bac, le plonge dans le trac,
Le résultat en poche, et il part pour la fac.
Allo maman bobo mon compte est à découvert,
Pourtant à la maison tu as le gite et le couvert.
Voilà que l’oiseau à tire d’ailes quitte le confort
Du nid, qui lui a toujours apporté le réconfort.
Le cœur serré, quand je me regarde dans la glace
Les cheveux gris me disent qu’il a pris ma place.
J M le 29/06/2022